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Ursulines CJA - France
12 août 2009

Vie de Notre fondatrice Sainte Ursule Ledochowska

contexte historique

Toujours en route…

         Jamais déracinée

                   Le zèle de la maison de Dieu la dévore

                        

" La scène se passe en Pologne, c’est-à-dire nulle part... "  (Ubu)

Pologne de ce temps-là, rayée de la carte politique de l’Europe,

partagée depuis plus d’un siècle entre trois puissants voisins

Pologne absente, dans l’Europe des Etats, au XIX° siècle, mais combien vivante au temps du réveil des nationalités.

Accrochée à son sol, ou sur les routes de l’exil, le peuple polonais garde: sa langue et sa culture, sa foi catholique , et ses liens avec l’Occident

son identité nationale, et la conscience de sa prestigieuse histoire.

Ces frontières qui déchirent la Pologne depuis plus d’un siècle,

une femme les traversera sans cesse...

Après une enfance heureuse en exil en Autriche, après vingt ans de vie religieuse - cloîtrée, - en Pologne annexée...

Fille d’exilé polonais et de mère Suisse, Julie est née en Autriche le lundi de Pâques 1865.

Très entourés par leurs parents, chrétiens de foi profonde les 7 enfants grandissent dans une atmosphère chaleureuse.

depuis l’enfance elle est le rayon de soleil des siens.

1883 la famille rentre en Pologne.

Peu après, typhus et petite vérole pour son père qui en meurt.

En 1886, à 21 ans elle entre au couvent des Ursulines de Cracovie

Catholiques polonais, fermement engagés dans l’universalité de l’Eglise Tels sont les Ledochowski.

Toujours en route… jamais déracinés,

« Le zèle de la maison de Dieu les dévore. »

1886. Julie entre au couvent, chez les Ursulines de Cracovie.

Elle écrit « le pion est  tombé là où il n’a pas voulu, mais sans doute là où Dieu l’a voulu. Je n’ai pas choisi, Dieu a choisi »

« J’ai aimé le couvent de Cracovie. J’y ai vécu pendant 21 ans. »

Pendant 21 ans elle enseigne, elle éduque, les élèves.

Toujours en route,

1904 élue supérieure de la communauté, elle ouvre le 1° foyer universitaire

Et écrit « la révolution de 1905 en Russie a créé en moi  le désir de pénétrer dans ce pays »

1907, reçue par Pie X, elle lui parle de ce rêve qu’il encourage « Mettez des robes roses si vous le voulez mais allez en Russie »

De St Petersburg, on demande les Ursulines de Cracovie pour l’école Ste Catherine, Mère Ursule et quelques sœurs sont envoyées

Toujours en route, jamais déracinée…

1907 :Elle a 42 ans, Dieu fait sa route…

Elle obtient les diplômes qui lui permettent d’enseigner en russe.

Un climat de persécution s’installe

Quitter? Rester?

Eté 1914 - la guerre éclate et se généralise.

En Russie, l’ordre d’expulsion des étrangers de pays ennemis la frappe.

31 août - départ, non vers la Pologne, champ clos germano-russe, mais vers la Suède, pays neutre, où elle espère garder le contact: avec ses sœurs en Russie, avec Cracovie, avec Rome.

« J’ai souffert jusqu’à saturation, terriblement. » écrit-elle.

Elle n’est plus, qu’une exilée, seule comme tant d’autres expulsés, dépourvue de tout comme tant d’autres réfugiés.

Dieu fera-t-il sa route après 7 ans de mission ... en Russie? toujours en route, mais peut-être déracinée...

Enracinée dans l’aujourd’hui de Dieu, une nouvelle exigence apostolique s’impose à elle.

En bonne polonaise, elle en parle comme d’une « cavalerie légère »...

« Je voudrais unir toutes ces âmes qui cherchent un travail pour Dieu, travail pédagogique, pour former une sorte de « cavalerie légère »  qu’on pourrait envoyer partout.

Les ordres enseignants travaillent seulement dans leur enceinte et malgré tout leur bon vouloir, ils manquent quelquefois de cette connaissance du monde, qu’il faudrait avoir, pour préparer pour la vie.

On s’adresse à moi de différents côtés et on attend de moi de combiner quelque chose pour ces âmes, qui, ne cherchant pas l’habit et le cloître, cherchent le travail pour Dieu et pour les âmes. »

Après 7 ans de mission, ... elle vit 7 ans  d’exil: ... en Scandinavie.

Déracinée... cette fois?...

Elle gagne sa vie en donnant des cours de français. apprend le suédois .

Mort et pauvreté  s’installent dans les pays en guerre.

A l’appel d’un comité d’aide aux victimes, elle accepte d’intéresser les pays neutres au sort de la Pologne, elle traverse tout le pays pour donner des conférences.

On lui confie des orphelins, les vocations affluent, on ouvre un noviciat.

Elle vit à l’écoute de Dieu et des autres, à l’écoute de son temps, et elle ne cherche que la volonté de Dieu: comme Dieu voudra...

Toujours en route, enracinée en Dieu

« le zèle de la maison de Dieu la dévore. »

Dès la fin de la guerre elle désire retourner dans sa communauté à Cracovie.

Le vieux tronc ne pourra pas accepter cette greffe.

« le Nonce - futur Pie XI - me dit de rester ce que la Providence nous a créées. »

Elle va à Rome afin de régulariser la situation canonique du groupe

« je ne veux pas d’une nouvelle congrégation, je veux rester Ursuline, mais simplifier nos coutumes selon nos besoins. »

Ursulines? Encore et toujours, mais autrement suivant le conseil de Ste Angèle: « Suivez la voie ancienne et menez une vie nouvelle. »

Ursulines des pauvres:

« C’est aux pauvres que nous voulons donner notre vie...

Ursulines du Cœur de Jésus agonisant?

Elle écrit, parle, enseigne, traite des affaires, écoute aussi.

Elle accepte presque un millier de sœurs.

Elle prie, prie…

Ursulines où vont-elles ?…

Mère Ursule a trouvé une maison en Poznanie.

1920 - 1939:   35 fondations.

Cavalerie légère? Pour le meilleur... l’éducation de la foi, selon la situation de chacun, en formant des catéchistes laïques, pour les garçons  comme pour les filles, à la campagne comme dans les villes.

Tout cela dans les années 20...

En Pologne, surtout dans les régions déshéritées de l’Est,

En Italie, dans les bidonvilles de Rome,

En France, ouvrières avec les ouvrières du textile.

« C’est aux pauvres que nous devons donner nos meilleure forces,

l’instruction la meilleure, ce qu’il y a de meilleur pour ce qu’il y a de plus faible. »

18 mai 1939. Elle tombe malade à Rome, et très vite, il n’y a plus d’espoir.

« Ce sera comme Dieu voudra. »

Le lundi de Pentecôte, 29 Mai, elle s’éteint dans la soirée... quelques mois avant la seconde guerre mondiale qui commencera par la double invasion de la Pologne et où périra le quart de son peuple.

Naître le Lundi de Pâques mourir le Lundi de Pentecôte,

Etre dès l’enfance un rayon de soleil et rappeler sans cesse à ses filles le mot de Saint Paul:

« Dieu aime que l’on donne joyeusement. »

Cette vie, toujours en route, et enracinée dans la croix de Christ est  mystérieusement enclose dans le temps pascal.

Elle passe à Dieu tandis que la liturgie chante:

« Prenez possession de votre bonheur et de votre gloire, Alléluia. »

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