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Ursulines CJA - France
12 août 2009

Soeur Thérèse Popiel 1918-2009

Popiel         Avant de tracer quelques traits de la personnalité de Sr Thérèse POPIEL nous aimerions donner les étapes de sa vie en France depuis l’année 1958 (2 février), date à laquelle elle est arrivée à Lyon, avec Sr Dominique Przelaskowska, envoyées l’une et l’autre par sa sœur, Mère Franciszka POPIEL alors supérieure générale.

Dès son arrivée elle a entrepris ses études d’Infirmière, recevant au terme le Diplôme d’Etat d’Infirmière.

Infirmière, elle exerça à Virieu sur Bourbre et où elle a  été,  directrice de la Maison de Repos. Puis à Pierre Bénite, petite ville située à quelques Kms de Lyon, s’y rendant en vélo, allant chez les malades, passant parfois la nuit au chevet des mourants…

En 1964 elle a pendant quelques mois assuré la direction du Foyer d’étudiantes, de la Montée St Laurent.

De 1965 à 1975, elle a été envoyée à Paray le Monial, cité du Cœur de Jésus, travaillant à l’Abri du Pèlerin, accueillant les pèlerins, faisant la cuisine. Elle y a été vraiment heureuse. Quelques sœurs allaient la seconder selon leur disponibilité, notamment Sr Alina pendant toute la durée de la saison (de mai à Octobre de chaque année).

En 1975, les Ursulines s’étant retirées de Paray, elle revint à Lyon, à la communauté de La Montée St Laurent,  puis à celle de la rue Bellecordière, et enfin à celle de la rue David.

Après 50 ans en France, elle a fait le choix – sur la proposition de m.Jolanta Olech - de revenir dans son pays natal – ne désirant ni nous encombrer, ni être soignée autre part que chez les Ursulines et parce qu’elle éprouvait vraiment le besoin de l’eucharistie quotidienne.

Le rapprochement avec sa famille a très certainement pesé dans sa décision de retour en Pologne « avant qu’il ne soit trop tard » disait-elle, c'est-à-dire avant qu’elle n’ait plus la capacité de se réadapter à son contexte de vie d’origine.

Sr Thérèse n’aimerait pas que l’on fasse un panégyrique de sa personne. elle qui disait, riant d’elle- même, « je vis sur l’aura de Mère Françoise Popiel !».

Elle refusait de se prendre au sérieux

De tempérament anxieux, et même dépressif, elle était joyeuse, elle aimait rire, et voyait très vite le côté cocasse ou humoristique des situations.

Elle a été pour chacune de nous quelqu’un de très cher.

Nous avons toutes bénéficié de ce visage lumineux, souriant, attentionné ; de ce regard clair qui nous enveloppait de tendresse et d’affection ; d’une douceur qui pouvait être contrecarrée par quelques entêtements ou combats intérieurs. Elle savait ce qu’elle voulait.

Même dans des situations difficiles, douloureuses devenant silencieuse, elle restait sereine, bienveillante.

Ce qui dominait chez elle et qui irradiait : son attachement au Christ, son ancrage dans la personne du Christ, dans sa Parole ; dans l’Eucharistie.

Elle aimait le Christ : « Je ne veux rien entre le Christ et moi. C’est Lui le premier ».

Elle passait des heures devant le tabernacle, le plus souvent la Bible en main, lisant et relisant jusque dans les détails, et dans une grande pénétration, cette Parole de vie. Elle en connaissait des passages par cœur. Familière des Ecritures depuis son enfance : « c’est notre maman qui nous a instruit dans la foi. Il ne s’agissait pas de prières pieuses, elle nous demandait d’apprendre des scènes entières de l’Evangile ».

Marie, la Vierge, lui était très chère, très proche.

Tournée vers le Seigneur, elle n’avait rien d’une mystique éthérée.

Elle alliait  dans sa personnalité un équilibre entre le spirituel et le terrestre, le réel. Concrète, pratique, elle avait les pieds sur terre. Nous en avons été le témoin

- quand elle dirigeait l’Abri du Pèlerin à Paray le Monial, où elle arrivait à faire face à 100 pèlerins débarquant tout à coup dans une salle déjà bondée de convives, sans s’être annoncés

- dans l’Aide apportée à la Pologne – dans les années difficiles de l’Etat de guerre – en lien avec les convois emmenant des tonnes de marchandises, vêtements, et surtout médicaments…

- dans l’aide apportée au Mouvement opération Mato Grosso fondé par les Salesiens italiens, en Equateur où vivait comme missionnaires laïques sa nièce, son mari avec ses enfants.

Elle a su mobiliser des nombreuses personnes associées à son action : ses fameuses kermesses, tombolas et ventes  sur les trottoirs, aux portes des églises, au Centre commercial – (ventes de tout et de n’importe quoi fabriqué par des personnes seules, d’un certain âge et nous faisions mine alors de ne pas la connaître…) Elle, elle s’amusait et savait que l’argent ne viendrait pas tout seul !

De nature passionnée et flegmatique tout à la fois, elle savait agir, convaincre dans des situations où elle en voyait le bien fondé, le bien de l’autre quel qu’il soit.

Il y avait en elle un côté artistique très fort,  qui s’est exprimé dans la Liturgie, (célébrations, décorations florales… wystroj kaplicy). Elle savait ce qui est beau et elle l’aimait.

Elle avait des ami(e)s partout, et de tous les milieux sociaux. Qui ne connaissait le carnet d’adresses de Sr Thérèse, bourrés de noms d’amis ? ainsi que les paquets de lettres qui arrivaient chaque jour au courrier, et auxquelles elle répondait fidèlement.

Elle attirait par son rayonnement sans s’imposer, dans la discrétion et le respect.

Personnalité profondément originale, contrastée, entière.

Son côté « curé d’Ars » était notoire : pour la nourriture elle se serait contenter volontiers de pommes de terre, de pain et de kielubasa ; pour le sommeil, une couverture de cheval lui suffisait. Pour les vêtements : la robe grise des Ursulines et des pantoufles ou des espadrilles peu élégantes. Pauvreté extrême, ascèse,  lui plaisaient visiblement.

Véritable ursuline dans sa simplicité, elle avait une largeur de vue libérante, bienfaisante.

Elle portait en elle l’empreinte de sa famille et de son pays qu’elle a tant aimés si riches sur le plan culturel, elle y était attachés tout en aimant profondément la France, son Eglise les gens, et nos communautés.

Nous avons été bénéficiaires de cette ouverture dont elle était imprégnée

Nous aurions le désir de partager encore et encore longuement sur la vie de Sr Thérèse ; mais le voudrait-elle ?

Elle vient de remettre sa vie entre les mains du Père. C’était là son désir.

Nous voulons bénir le Seigneur d’avoir pu la connaître et d’avoir vécu à ses côté tant d’années de vie.

Les sœurs du centre de France

Ce 3 août 2009

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